Je vais être en retard, ça me stress. Cette personne me stress. Prendre l’ascenseur me stress. J’ai rendez-vous avec un garçon/une fille, je me sens stressé(e). Cette discussion est stressante. Si vous preniez le temps de noter le nombre de fois où vous prononcez le mot stress/stressant/stressé, vous seriez étonné du nombre, nous l’utilisons véritablement à toutes les sauces et dans tous les sens !
Ne vous méprenez pas, savoir identifier son état de stress est une très bonne chose. Néanmoins il est tout aussi important d’identifier quel bouton émotionnel a été actionné pour arriver à cet état de tension.
Pourquoi, me demanderiez-vous ? Et bien parce que l’émotion est au coeur du « stress ». Ignorer vos émotions équivaut à se déconnecter de son être. Ne pas acceptez d’être ému c’est un peu comme vous tourner le dos à vous-même. Apprendre à écouter vos émotions, tolérer leur inconfort pour certaines, c’est apprendre à mieux vivre dans son environnement et surtout mieux vivre avec soi-même. Intéressant, non ?
Mais comment ça marche au juste ? Je vous propose de revenir sur la définition de l’émotion, pour ensuite la replacer dans le mécanisme du stress. Je vous présenterai ensuite quelques exemples de mise en application.
Qu’est ce que l’émotion ?
La définition de l’émotion ne met pas tout le monde d’accord, il existe des nuances qui font encore débat. Néanmoins ce que l’on peut en dire c’est qu’elle se définie comme une réaction affective brève et intense, principalement déclenchée par un évènement spécifique. Si l’on revient sur l’origine latine du mot, « motion » (movere) signifie: en mouvement. Quand au « é » il se traduit par « hors de, vers l’extérieur ». L’émotion est donc un mouvement qui nous pousse à nous mettre en action, à sortir de nous. C’est pourquoi en sophrologie nous attachons beaucoup d’importance à ressentir corporellement nos émotions. En étant à l’écoute de ces mouvements intérieurs, traduits par des sensations physiques, nous sommes capable de nous mettre en action pour un mieux-être. Cette « corporalisation » des émotions se retrouve d’ailleurs dans de nombreuses expressions : « froid dans le dos » pour la peur, « la gorge nouée » pour la tristesse ou encore « les papillons dans le ventre » pour l’amour.La mécanique du stress
L’émotion se corporalise, ok. Mais quel est son lien avec notre stress ? Parlons-nous de deux sujets distincts ? Et bien non, au contraire. L’émotion a un rôle prédominant dans notre mécanisme de stress. Face à un agent stressant notre cerveau reptilien lance d’alerte. Ce qui enclenche automatiquement le mécanisme du stress. Le processus se décompose alors en quatre réactions successives et spontanées :- Les 2 premières : émotionnelle (peur, colère, tristesse…) puis physiologique (oppression, tension musculaires, accélération du coeur…)
- Les 2 suivantes : cognitive (comportement, raisonnement…) et comportementale (lutte, fuite, repli…)