Ce matin je tombe sur un nouvel épisode de mom bashing. Voilà une bonne dose de jugement pour bien commencer la journée. L'info fait partie d'une newsletter que je reçois pour me tenir au courant de ce qu'il se passe dans le "monde". Merci du cadeau !
Puis j'ai décidé de le transformer en quelque chose de bien : vous transmettre quelques clès pour prendre du recul face aux petites et grosses remarques que nous pouvons toutes et tous recevoir au cours de notre loooooong chemin de parents et de futurs parents !
Le jugement en question ?
En l'occurence Alexandra Rosenfeld s'est permise de donner le biberon à son bébé, au lieu du sein. Sacrilège ! Mais je pourrais tout aussi bien vous trouver, dans les méandres du net, une guerrilla corrosive contre une mère qui donne depuis "trop longtemps" le sein à son bébé, ou encore contre les pères qui "sont incompétents" avec leurs enfants.
Oui, le sujet de la parentalité produit un "effet exponentiel" sur les jugements et les critiques que nous pouvons recevoir en pleine figure dans ce bas monde. Sauf que là nous touchons à la chair de notre chair, à nos valeurs et nos choix d'éducation. Zone sensible et ultra réactive, attention !
Les remarques peuvent être tout autant directes et franches, que subtiles et insidieuses. "Tu lui donnes beaucoup à manger dis donc... humhumhum", "Mais quelle idée de lui laisser le choix, à son âge il n'a pas à choisir", "Et bien dis donc son papa prend beaucoup place, tu vas perdre la tienne attention !", "Oh tu fais comme tu veux hein, mais il vas choper plus de maladies, c'est sûr !", "Qu'est-ce que tu es sévère !", "Mon Dieu cet enfant n'a pas de limite !", "Tu vas allaiter bien sûr. Quoi, tu ne sais pas ???!!", "Il pleure beaucoup, tu n'étais pas comme ça à son âge. Non vraiment tu ne pleurais pas ! ", etc.
Il n'est pas question d'adresser un jugement à l'égard des personnes qui essayent de nous "aider" ou de nous "conseiller". La plupart sont par ailleurs bienveillantes, ne l'oublions pas.
En réalité nous sommes tous très différents, et de ce fait nous n'appliquons pas les même choix et les mêmes orientations dans notre façon de vivre notre parentalité. Cela provient de notre éducation mais pas seulement, nous pouvons y ajouter notre histoire personnelle, nos aspirations, les personnes qui nous inspirent, nos centres d'intérêts, etc.
La diversité des points de vue qui découle de ces différences est parfaitement OK ! Sauf lorsque ces remarques nous déstabilisent ou nous submergent avec de l'auto-jugement (Je suis nul(le) je ne sais pas comment faire, et j'en passe) ou de la colère (je vais lui casser la gueeeeeeeeeeule !)
Conséquences de ces jugements ?
Par peur du jugement dans notre cercle personnel, ou plus élargi, certains parents ne se font plus confiance. Oui, certains préfèrent ne pas s'écouter plutôt que de prendre le risque de "mal faire" ou d'être repris.
Pour toutes ces personnes, surtout re-connectez vous à vos intuitions et vos ressentis ! Ne laissez personne orienter votre relation parent-enfant, ou vous faire douter de ce que vous pensez être bon pour votre famille. N'oubliez pas que dans 30 ans, lorsque votre "petit bébé" fera sa crise de la trentaine, les reproches seront pour vous. Alors s'il le faut, autant que vous puissiez les assumer à fond 😉
Comment faire pour que le jugement ça ne me touche pas ?!
N°1 : Gardez en tête que personne ne connait votre quotidien.
En général un jugement extérieur se pose sur une micro seconde de votre vie de parent.
La personne qui fait les gros yeux parce que votre enfant hurle à la caisse, ne sait pas qu'il a 39 de fièvre. Et encore moins que vous n'aviez pas d'autre choix que d'aller lui acheter du lait avant de rentrer.
Ou ce parent que vous croisez à l'entrée de la crèche. Il vous voit vous énerver contre votre enfant, et vous l'entendez marmonner un "non mais ça va pas ! " (véridique j'ai vu ça en début de semaine !) Il ne sait pas que vous êtes un parent investi et à l'écoute. Mais là, oui vous avez perdu patience !
Essayez de prendre du recul sur toutes ces remarques, en vous rappelant quelles sont isolées de votre quotidien, l'instant T n'est pas représentatif de votre unité familiale. Ce miroir que des personnes lambdas vous renvoient : ce n'est pas vous ! Ouf vous pouvez passer votre chemin avec plus de zénitude !
N°2 : Ne vous laissez pas écraser par la conscience collective.
Le risque majeur en suivant les conseils d'un parent ou d'un(e) ami(e) est de perdre en route ses propres opinions et intuitions. Mais aussi, et cela peut être risqué, de perdre le point de consentement mutuel entre les deux parents.
Garder bien en tête que si un modèle d'éducation fonctionné à 100% pour tous les profils de personne dans le monde, ça se saurait !!
N°3 : Soyez à votre écoute !
ATTENTION, je ne suis pas en train de vous dire qu'il faut jeter à la poubelle tous les conseils que vous pouvez recevoir. En revanche prenez le temps de faire le point afin de trier ce qui vous parait juste ou non.
Si fasse à une remarque vous ressentez de la colère ou vous vous sentez déstabilisé(e), il y a fort à parier que vous doutez de vos choix. Gardez le cap, puis le soir venu posez vous un instant. Repensez à l'incident ou la remarque en question. Essayez de comprendre pourquoi la situation vous a provoqué ce type de sentiment. Discutez en avec le 2ème parent. Et en conscience vous pourrez choisir :
- soit de continuer à vous faire confiance, et valider ainsi votre vision d'éducation ou votre comportement ;
- Soit de modifier votre attitude, sans jugement négatif. Vous apprenez et vous vous améliorez une fois de plus, bravo !
Vous pouvez d'ailleurs vous féliciter dans les deux cas, car vous prenez le temps de vous poser les bonnes questions.