La culpabilité est une très bonne chose !
C’est une alarme, désagréable et nécessaire, pour nous rappeler à l’ordre lorsque nous enfreignions une norme morale ou que nous nous faisons du mal à quelqu’un.
La culpabilité permet de nous questionner. Et si jamais une de nos actions a transgressé nos limites morales, elle nous pousse à la réparation.
Elle est à ranger dans la collection des émotions.
C’est une émotion que je rencontre d’ailleurs fréquemment dans mes accompagnements auprès des femmes actives. Si c’est votre cas, rassurez-vous ressentir de la culpabilité n’est pas la preuve que vous êtes une femme/mère/amie/fille qui n’est pas à la hauteur !
(Lisez la suite, vous verrez)
Une émotion mal connue et mal jugée.
La culpabilité, contrairement à la colère par exemple, est une émotion silencieuse. Il est difficile de lever le voile sur elle, car elle se partage peu et elle est mal assumée.
En revanche elle sait très bien se faire entendre, à l’intérieur de soi. Elle serre la gorge, pose un poids sur l’estomac et fait des nœuds au cerveau.
Elle est un excellent point de départ d’une ribambelle de rumination, de questionnement et de remise en question.
Vous l’aurez compris, la culpabilité c’est bien, mais lorsqu’elle est modérée.
Si elle devient un objet de torture pour nourrir une croyance personnelle comme quoi vous n’êtes pas assez bien ou assez parfaite, alors il est important de se questionner !
Vos invités sont partis, vous êtes dans votre lit et c’est la débandade : Ai-je porté assez d’attention à telle personne ? Je n’aurai pas dû dire cela. J’ai bien vu qu’elle n’a pas passé un bon moment, je n’ai pas fait les choses correctement, etc.
Les sources de nos sentiments coupables sont diverses. Il peut aussi bien s’agir de l’e-mail à un collègue auquel nous n’avons pas répondu, un anniversaire oublié, au coup de sang que nous n’avons pas su canaliser avec notre enfant, au fait d’avoir dit non ou encore au manque d’envie de faire l’amour avec notre partenaire hier soir.
Vous l’aurez compris, la culpabilité peut venir nous chatouiller sur à peu près tout !
À chaque fois que vous la ressentez rappelez-vous qu’il s’agit d’une émotion ! Et qu’elle ne détermine pas qui vous êtes.
Si vous avez fait une erreur ou mal agit, vous n’êtes pas une mauvaise personne pour autant ! C’est l’action, le moment qui est à revoir, pas vous.
Vous, vous êtes une femme imparfaite, comme des milliards d’autres femmes. Et ça, c’est totalement ok !
Cette information est importante si vous voulez évacuer ce ressenti et avancer vers un apaisement réel !
Le danger d’une culpabilité trop habituelle.
Si c’est une émotion utile et nécessaire, elle n’a pas pour objectif de rester coincée en vous. Lorsque le sentiment de culpabilité est régulier et/ou écrasant : questionnez-vous !
Les pensées qui moulinent pour vous dire que vous « merdez » ou que vous n’êtes pas ce que vous devriez être est dangereux pour votre équilibre et votre santé mentale.
Les femmes actives que j’accompagne ont souvent un niveau d’exigence très élevé. Elles ont un profil qui les sensibilise à cette émotion. E si elles n’apprennent pas à la remettre en question, elles glissent dangereusement sur la voie du « devoir être plus, être mieux » pour s’oublier au passage.
Elle vous passe un message.
Celle et ceux qui ressentent peu cette émotion, pourraient hausser les sourcils en se disant qu’il faut « se détendre » et puis c’est tout.
Pas si simple lorsque vous vous répétez que vous êtes nulle ou que vous mal fait.
Oh mais attendez, ça a bien un nom : l’(auto) harcèlement moral !
Je caricature, j’exagère ? Pas si sûr !
L’effet pervers de rester dans une émotion de culpabilité peut doucement atteindre votre confiance et votre estime personnelle.
Et si vous commenciez par « faire quelque chose » avec votre culpabilité, au lieu de ruminer, de vous juger et de vous sentir mal vous feriez un grand pas vers de l’apaisement et un renforcement de votre confiance.
La culpabilité n’est pas une sentence de votre tribunal intérieur.
Et oui, ce n’est pas parce que vous la ressentez la culpabilité qu’elle est justifiée. Alors soyez critique, remettez-la en question !
Je vous propose 5 étapes pour vous questionner lorsque vous vous sentez coupable.
- Accueillir la culpabilité, sans mettre le chapeau dessus.
- Identifier ce qu’elle pointe, ce qu’elle « dénonce » réellement.
- Puis demandez-vous si êtes d’accord votre culpabilité. Est-ce que cette action ou cette attitude est « mal » à votre sens ? En gardant toujours en tête la notion de « préservation ». Vous vous devez de veiller à votre intérêt, et ne pas le faire passer en dernier.
- Si la réponse est oui, mettez en place une action pour corriger ou éviter que ça se reproduise.
Je demande pardon, je reviens sur le sujet, je modifie mon comportement, je mets en place une stratégie, un plan d’action pour que ça ne se reproduise plus.
Si la réponse est non, rappelez-vous du contexte et des raisons qui expliquent votre choix.
Laisser son enfant pour un week-end chez ses grands grands-parents, vous rend coupable. Pourtant dans votre conception du couple il est important de dégager des temps en amoureux, et dans la conception de votre éducation vous estimez qu’il est nécessaire que vos enfants créées du lien et des expériences individuelles.
Vous culpabilisez de ne pas aller au déjeuner d’une copine ce dimanche. Vous êtes fatiguée et ressentez le besoin de vous reposer. Dire non signifie de prendre soin de vous. Et cela provoque de la déception vous l’acceptez comme une conséquence hors de votre responsabilité directe.
- Rappelez-vous que les personnes qui comptent pour vous, n’attendent pas que vous soyez une super woman.
De par nos habitudes, notre éducation, nos croyances personnelles il peut nous être difficile d’appliquer avec facilité ces étapes. Tout particulièrement l’étape 3 et 4.
N’hésitez pas à demander de l’aide, pour vous dégager de ce sentiment d’urgence ou d’oppression que la culpabilité peut provoquer parfois.
Si vous en avez besoin de vous en libérer, si vous percevez que ce n’est pas bon pour vous ou pour l’équilibre à la maison, demandez de l’aide. Nous verrons ensemble comment transformer ce qui vous paraît insurmontable aujourd’hui.
Pour terminer je vous propose de réfléchir à la question suivante :
Qu’est-ce que je ne fais pas pour moi et mon bien-être, car ma culpabilité me rattrape à chaque fois ?
Si vous voulez partager votre réponse, je serai heureuse de la lire. Envoyez-moi un mail ou demandez de séance diagnostic pour en parler.